De la paix aux enfers

23 août 2010

Cet article sera certainement le dernier avant notre départ dans trois jours, nous sommes revenus sur Tokyo depuis hier après-midi.

Et il faut absolument que je vous parle de la ville d'Hiroshima ! Si un jour vous avez l'occasion d'aller au Japon, ne la louper pas. Pas besoin d'y rester des jours, un seul vous suffit (bon deux si vous voulez en profiter pour aller à Miyajima comme nous) pour voir ce qu'il y a à voir. La visite de la ville est rapide, c'est désormais une ville moderne comme bon nombre d'autres au Japon, si ce n'est que les avenues sont plus larges, car elle a été reconstruite à l'époque du tramway et autres éléments plus modernes ( d'ailleurs soit dit en passant, c'est la seule ville au Japon où l'on a vu un tramway, dont certains wagons ont été conservés d'avant 1945 ).

L'intérêt de la ville réside aujourd'hui dans son "parc de la paix", qui est en fait un immense par en mémoire des victimes de la bombe atomique larguée sur Hiroshima le 6 aout 1945. Dans ce parc on peut trouver tout un tas de statue et de mémoriaux, ainsi qu'un "hall de la mémoire", à l'intérieur duquel on peut avoir une vue à 360° de la ville après l'explosion de la bombe ( très bien réalisé et très impressionnant, le panorama est en fait une mosaïque de 140.000 images, représentant le nombre de victimes de la bombe ), ainsi que le musée de la paix.

Avant de le faire, on peut aller voir un bâtiment qui est resté debout après l'explosion de la bombe atomique: c'était un centre de congrès de la préfecture mais qui se trouvait à 170m de l'hypocentre et qui a moins souffert du souffle que les bâtiments plus éloignés. Il a été renommé après la reconstruction de la ville l'atomic dome. Je pense que ça fait parti des passages obligés de la ville car un bâtiment en ruines aussi bien conservé, et surtout de ce jour-là ça vaut largement le coup d'oeil.

Ce musée vaut à lui seul le détour. Nous avions décidé d'y passer l'après-midi, car on avait lu qu'on pouvait facilement y passer 2h, et c'est bien vrai. Déjà gros point positif, toutes les explications du musée sont traduites en anglais, ce qui est bien pratique pour Nico qui a enfin pu comprendre entièrement ce qui était écrit, et a donc pu me traduire, même si ce n'était pas nécessaire vu que j'avais un audioguide ^^

On avait déjà vu malgré tout que les japonais savaient rendre les musées intéressants, et celui là n'échappe pas à la règle, il est très interactif. A l'intérieur, on trouve des scans des lettres ordonnant le lancement de la bombe sur Hiroshima, des maquettes ( nombreuses maquettes, les japonais adorent ça ) représentant la ville avant et après la bombe, avec la position du point 0, et plusieurs salles qui traitent des dégâts de la bombe atomique sur le corps humain ( dans l'ordre, le flash lumineux, le souffle, la conflagration et les radiations ). Ces salles prennent vraiment à la gorge, on peut voir des uniformes d'époques qui ont été conservés, des photos de japonais blessés à l'époque ( et pour ce genre de choses ils ne cachent rien ), et même parfois des mèches de cheveux ou des ongles que des parents avaient conservés de leurs enfants décédés lors de l'explosion, et qui en ont fait don au musée. Hiroshima veut vraiment que ce qui s'est passé là-bas serve d'exemple et ne se reproduise plus à l'avenir, même si cela veut dire utiliser des images chocs. Aucune excuse pour ne pas y aller, même si on n'a pas le coeur bien accroché il faut voir les conséquences de cette bombe.

Malgré tout, la ville d'Hiroshima reste d'un ton des plus optimistes en parlant de musée de la paix, d'avenue de la paix, de monument de la paix, de cloche de la paix... Une chose à savoir: les japonais ne sont vraiment pas rancuniers et arrivent à voir le bon côté des choses, rien qu'avec ce parc mémorial à Hiroshima, on apprend une très belle leçon de vie je vous assure.

La dernière étape de notre voyage était Beppu, petit port sur l'île de Kyushu, plus au sud d'HIroshima. Là-bas nous avons fait un "tour" fort sympathique: celui des enfers (jigoku meguro). En fait il s'agit de 8 sources chaudes de sortes différentes et qui sont dispersées dans un quartier de la ville (enfin deux quartiers de la ville). On y trouve des sources chaudes, des sources de boues, des sources de boues rouges, des sources blanches et un geyser. Pour les endroits moins intéressants, les japonais on trouvés la parade: ils y ont mis des animaux pour que cela soit plus attractif. Animaux qui aimeraient les températures des sources et dont ces dernières seraient bénéfiques pour eux. C'est assez étrange de voir toutes ces sources avec cette bonne odeur de soufre que nos narines connaissent si bien maintenant.

Le lendemain, nous avons fait un autre type d'enfer: Aso-san. C'est le plus grand volcan du Japon, et qui est encore en activé (dernière éruption de cendre en 2007). En bas du cratère on peut y voir un lac d'acide fumant, d'une très jolie couleur bleue-verte, on s'y baignerait presque s'il n'était pas toxique (oui ça reste un volcan il ne faut pas l'oublier). On a pu voir les précautions japonaises lorsque nous étions sur le volcan: une rafale de vent qui a amené la fumée vers les touristes et c'est tout un pan du volcan qui est évacué et qui ne sera que partiellement ré-ouvert plus tard dans l'après-midi. Nous avons fait un tour sur les chemins de randonnées qui amènent au sommet d'un cratère du Aso-san, et sur lequel Nico a grimpé jusqu'en haut (je me suis arrêté à mi-chemin, je n'ai pas fait ma courageuse). Nous avions vraiment l'impression d'être dans un décor de fin du monde avec un chemin de cendres noires et des pierres calcinées un peu partout. C'est pas le genre de paysage que nous voyons tous les jours.

Et maintenant sur Tokyo pour les derniers préparatifs avant notre départ. Nous avons pu revoir Shuichi et Rina hier soir pour un dernier yaki-niku et un karaoké. Rina est trop chou elle nous a offert à chacun un T-shirt de l'animé Evangelion, elle est adorable. Ils vont nous manqué ! J'espère que vous avez appréciés nous suivre durant ces deux mois, ça a été un plaisir pour nous en tout cas de raconter un peu de notre voyage (oui parce qu'on ne dit pas tout loin de là, il y a beaucoup trop à dire).

L'atomic dome, comme vous pouvez le voir il tient encore debout.